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Casse-croûte

Un blog politique et culturel au service d'un éco-socialisme gourmand.

Vous voulez vraiment savoir ?

Publié le 11 Novembre 2014 par Nicolas Marjault

Vous voulez vraiment savoir ?

Décidément, il va falloir se méfier des engagements pris par la nouvelle municipalité… Teciverdi avait déjà montré qu’on pouvait se voir promettre longue vie en juillet et finir guillotiné en septembre. Et bien, dans le domaine culturel, le temps s’est considérablement accéléré depuis. Les engagements ne durent plus que le temps d’un saut de ligne entre deux paragraphes… Il suffit d’ailleurs pour s’en convaincre de lire la lettre édifiante envoyée ces derniers jours par la nouvelle équipe municipale aux compagnies professionnelles de la Ville.

Chronique d’un démantèlement annoncé…

Au départ, tout commence bien puisqu’au premier paragraphe, la ville promet « de favoriser les conditions de travail de la création »… Mais dès le deuxième paragraphe, le temps se gâte puisqu’il s’agit déjà de « réinterroger les priorités et les modalités des aides attribuées »… Au troisième paragraphe, la mécanique s’emballe puisqu’il faut désormais accepter sans rechigner « la refonte du dispositif d’aide aux Compagnies professionnelles ». Et au quatrième paragraphe, c’est le clou du spectacle : « il ne pourra y avoir en 2015 de signature de convention triennale selon le dispositif de 2009 »… Il devient alors presque tragiquement comique de relire le premier paragraphe sur les conditions de travail.

Triple recul…

Ce courrier constitue un triple recul. Un recul démocratique d’abord puisque ce qui a été fait avec tous en 2009, est aujourd’hui démantelé seul… Il est d’ailleurs intéressant de relier cela à l’enterrement sans fleurs ni couronnes de toutes les instances de concertation mises en place durant la mandature précédente (Forum Culturel Permanent, Assises de la Culture, Rencontres territoriales…). Recul social ensuite puisqu’à l’heure où les compagnies ont plus que jamais besoin de visibilité – réforme du statut des intermittents oblige - ; la Ville choisit de les plonger dans un brouillard anxiogène qui sera dévastateur pour tous les projets créatifs et collectifs. Recul économique enfin car ce type d’oukase confirme ce qui a été initié avec la mise à mort de Teciverdi , la casse de l’emploi culturel local.

Le pire n’est jamais certain…

Or, soyons bien conscients que nous avons là la 2ème marche d’un escalier dont les profondeurs sont insondables… C'est cet état de fait que semble d'ailleurs confirmer l’absence de discours public cohérent et constant tenu sur la culture. Résultat, les dossiers en suspens s’accumulent… Quid de l’avenir du CNAR et de bien d’autres manifestations culturelles laissées elles aussi dans le flou depuis 8 mois maintenant ? Alors, stop ou encore ? Un pour tous ou chacun pour soi ? A l’évidence, nous allons devoir nous mettre en mouvement, collectivement, différemment et durablement…

Nicolas MARJAULT

Post-scriptum :

Toutes les citations sont extraites d’une lettre envoyée le 7 novembre dernier par Christelle Chassagne, adjointe à la culture de Jérôme Baloge, à l’ensemble des compagnies professionnelles de la Ville de Niort.

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