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Casse-croûte

Un blog politique et culturel au service d'un éco-socialisme gourmand.

Des Nuits pour imaginer les Jours...

Publié le 2 Mai 2016 par Nicolas Marjault

Des Nuits pour imaginer les Jours...

Dans un article précédent, nous avions fait un petit détour par Jacques Rancière pour évoquer la Nuit Debout. Cela tombe bien, ce philosophe vient de donner un long entretien à Mediapart…

Avec la Nuit Debout, nous sommes donc passés de « la forme manifestation » à la « forme occupation », glissement qui prend tout sens dès lors que l’on veut bien admettre que « l’offensive du capitalisme tend à la privatisation absolue de tous les rapports sociaux et à la destruction (…) des derniers espaces publics où l’on peut être en commun ».

Evidemment, la Nuit Debout n’est pas l’alpha et l’oméga de notre horizon politique. De même, si celle-ci se limite « à la simple succession au micro d’une première personne qui vient parler du marxisme, d’une deuxième qui évoque le droit des animaux et d’une troisième qui rappelle la situation des migrants », alors ces perspectives seront limitées même s’il est essentiel que perdure ce champ d’expression publique car « il peut aussi y surgir quelque chose que l’on attendait pas ». Mais la question que devra affronter la Nuit debout (et tout autre forme de mobilisation citoyenne), c’est bien la visée politique. « Qu’est-ce qu’on fait là ? Qu’est-ce qu’on veut ? » ; questions essentielles pour toutes celles et tous ceux pour qui la démocratie, c’est d’abord « l’expression de la volonté d’un peuple. » Etre égaux est une chose, « mettre en marche cette égalité » en est une autre.

Au final, le fond du problème est assez simple. « Il faut imaginer des formes de vie politique qui soient hétérogènes par rapport à la vie politique officielle et pourtant capables de l’affronter selon leurs formes et leurs agendas propres ». Et là, Rancière risque de décevoir nombre de mes amis pour qui l’agenda présidentiel – d'un Jean-Luc Melenchon par exemple – constitue une voie possible de cet aggiornamento démocratique car pour notre philosophe, la priorité, c’est de mobiliser contre le « système présidentiel » et donc de militer pour « la suppression de la présidence de la République »… Bon, je fais confiance aux soutiens les plus fervents de JLM pour m’expliquer que tout est compatible… Vivement Vendredi.

Nicolas MARJAULT

Post-scriptum : toutes les citations sont des propos de Jacques Rancière extraits de l’entretien donné à Mediapart.

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M
Ah merci ! Pour une fois que je lis ça ! C'est fort rare ! Effectivement, je pense moi aussi que le système présidentiel a fait son temps (le pouvoir exécutif ayant mis à sa botte ses 2 collègues) et que ce dernier ne nous représente nullement (d'autant qu'il nomme aussi son gouvernement). A quand la fin de l'impérialisme des partis ? Et par quoi le remplacer ?<br /> Connaissez-vous les travaux de Chouard et son discours sur Robespierre ? Pourriez-vous m'en apprendre plus ?<br /> Un ancien Jean-Macéen.
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N
Oui, je connais les travaux de Choaurd et l'on peut discuter de tout cela à l'occasion.