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Casse-croûte

Un blog politique et culturel au service d'un éco-socialisme gourmand.

Nuit Debout... Presque rien ? C'est déjà beaucoup...

Publié le 15 Avril 2016 par Nicolas Marjault

Nuit Debout... Presque rien ? C'est déjà beaucoup...

De quoi la Nuit Debout est-elle le nom ?

De « presque rien » et c’est déjà beaucoup car très souvent l’homme « nie aveuglément l’infini actuel au nom d’un finitisme sans conviction » et quelquefois seulement, il « parie dans la nuit pour un absolu » (Vladimir Jankélévitch, « Le Je-ne-sais-quoi et le presque-rien », PUF, 1957).

Bien sûr, la Nuit Debout ne sort pas de nulle part et il est aisé de voir qu’elle se love d’abord dans l’espace béant laissé par un pouvoir qui n’est plus que l’expression artificielle d’une République de plus en plus virtuelle… Reste que ce sont ses spécificités qui interpellent… Sûre d’elle-même, affirmative et collective, la Nuit Debout repose avant tout sur une éthique de la citoyenneté.

Cette éthique qui a déserté la vie politique contemporaine rongée par l’individualisme marchand, s’affirme aujourd’hui sur les places publiques et c’est bien cela qui dérange le plus tous les gardiens de temples. Mais là encore, il est peut-être utile d’en revenir à Jankélévitch, ce philosophe si bienveillant envers « le faire laborieux » (V. Jankélévitch, « Le Mal », Ed. Arthaud, 1947), ce citoyen « préférant être impur avec les puristes professionnels ou pur avec ceux qui acceptent l’impureté approximative » (V. J. « Henri Bergson », Quadrige, 2008).

La Nuit Debout n’est donc pas une Nuit romantique car elle n’a rien d’une rêverie mélancolique… Elle n’alourdit pas le présent du poids de l’ancien. Dans un certain sens, c’est une Nuit émancipée et qu’importe si elle se donne les traits de l’improvisation car « l’improvisation est le commencement du commencement, la première démarche de l’invention créatrice (…) à partir de la parole balbutiante » (V. Jankélévitch « Quelque part dans l’inachevé », 1978).

Nicolas MARJAULT

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