Ôtez-moi d’un doute, la place de la Brèche est bien un espace public ? Les bancs publics, le miroir d’eau, l’aire de jeux correspondent bien à des attentes sociales satisfaites et financées par le service public…
Alors pourquoi dès qu’il s’agit d’une œuvre d’art les principes les plus élémentaires et les droits sociaux les plus basiques devraient fondre comme neige au soleil ? En effet, comme peut-on « revendiquer politiquement » une installation plastique et ne pas vouloir en acquitter le prix ? « Le maire et l’adjointe à la culture sont venus dans mon atelier. Ils sont prêts à m’apporter leur soutien mais aucun financement n’est disponible » [Franck Ayroles, in « La Nouvelle République », 1er juillet 2015]. Or, toute la communication municipale vise à s’approprier l’image de marque de Franck Ayroles et ce, sans en payer le prix… L’adjointe à la culture se fait d’ailleurs adjointe à la communication lorsqu’elle ouvre l’agenda culturel de l’été niortais par cette formule confucéenne : « une image vaut mieux que mille mots »….
Reste qu’il en faudra des mots pour effacer les maux... Car, jamais le maire n’irait dire à des artisans du bâtiment : j’aimerais beaucoup voir vos bancs en béton sur la Brèche mais si les mutuelles pouvaient les payer, ce serait mieux… Dans l’attente, vous me faites un petit banc témoin à l’œil et moi, je communique…
Après la fermeture programmée des ateliers d’artistes municipaux (Espace 3A – Centre Du Guesclin -), les plasticiens doivent une nouvelle fois payer le prix du mépris… Le problème, c’est que sans l’application de ces droits (cession, présentation publique, …), aucune pratique professionnelle n’est possible…
Or, n’en déplaise à nos élus, avoir pour longtemps encore le loisir des arts suppose de ne pas réduire aujourd’hui les arts à un loisir…
Nicolas MARJAULT